Port-au-Prince, le 8 janvier 2025. Dans une vidéo de plus de 5 minutes publiée sur sa page Facebook hier mardi, Marc Zuckerberg a annoncé la décision de remplacer la vérification des faits par des « notes communautaires » rédigées par les utilisateurs, similaires à celles de la plateforme sociale X d’Elon Musk. Cette décision surgit treize (13) jours avant l’investiture de Donald Trump, qui menace d’emprisonner Zuckerberg dans un livre publié en septembre 2024, lors de la campagne électorale.
Zuckerberg affirme qu’il était temps de donner la priorité à la « liberté d’expression » et que les vérificateurs de faits étaient devenus « politiquement biaisés ». Il a déclaré qu’il déplaçait l’équipe de modération de contenu de Meta de Californie, un État bleu, vers l’État rouge du Texas et qu’il levait les restrictions sur certaines discussions sur l’immigration et le genre.
Lors d’une conférence de presse quelques heures plus tard, Trump a salué les changements. « Je pense qu’ils ont fait du chemin à Meta. ». Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Zuckerberg avait apporté ces changements en réponse aux menaces proférées par le nouveau président, Trump a répondu : « Probablement ».
Selon l’agence Associated Press (AP), Meta fait partie des nombreuses entreprises technologiques qui semblent travailler pour entrer dans les bonnes grâces de Trump avant son entrée en fonction plus tard ce mois-ci. Meta et Amazon ont chacun fait don d’un million de dollars au fonds d’investiture de Trump en décembre, et Zuckerberg a dîné avec Trump dans son club de Mar-a-Lago en Floride.
Mark Zuckerberg a également nommé cette semaine un allié clé de Trump, le directeur général de l’Ultimate Fighting Championship, Dana White, au conseil d’administration de Meta. Amazon a annoncé un documentaire sur la nouvelle première dame Melania Trump. ABC News, qui appartient à Disney, a réglé le mois dernier un procès en diffamation intenté par Trump en versant 15 millions de dollars à la fondation de la bibliothèque présidentielle de Trump.
Toujours selon Associated Press (AP), Zuckerberg est une cible de Trump et de ses alliés depuis qu’il a fait don de 400 millions de dollars pour aider les responsables locaux à organiser l’élection de 2020 pendant la pandémie de coronavirus. Ces dons sont devenus partie intégrante d’un faux récit selon lequel l’élection de 2020 a été truquée contre Trump, bien qu’il n’y ait jamais eu de preuve de fraude généralisée ou de problèmes qui auraient pu changer ce résultat. Néanmoins, les États contrôlés par les républicains ont interdit les dons futurs aux bureaux d’élections locales, et Trump lui-même a menacé d’emprisonner Zuckerberg dans un livre publié en septembre, au plus fort de la campagne présidentielle.
Donc, tout comme sur la plateforme X, la lutte contre la désinformation est perdue d’avance sur les réseaux sociaux de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp). Comme preuve, l’élection américaine a été marquée par de nombreuses fausses informations utilisant des images générées par intelligence artificielle sur X, sans oublier les rumeurs qui ont été contextualisées par les « notes communautaires » tardivement. Cette stratégie de désinformation et de théorie du complot, supportée et alimentée par Elon Musk lui-même, a donné une large avance au camp républicain.
Photo: Page X de Donald Trump
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