Quelques minutes après l’annonce de l’augmentation du prix des produits pétroliers le vendredi 6 juillet 2018 par le gouvernement haïtien, les riverains de la région de Port-au-Prince et de quelques villes de provinces ont violemment investi les rues de la capitale pour dénoncer cette décision qu’elle qualifie de criminelle.
Les réseaux sociaux étaient au centre de ce mouvement. Quelques minutes avant la fin du match Brésil – Belgique, des dizaines de messages de mobilisation contre cette mesure ont circulé sur WhatsApp, le deuxième réseau social le plus populaire en Haïti après Facebook.
« Préparerez-vous, vous allons donner une réponse concrète à Jovenel qui veut profiter du mondial pour augmenter les prix du carburant. Ceci va aussi augmenter le coût de la vie. Résistez! », pouvons-nous lire dans l’un des messages. Un message qui prend effet, tout de suite après la défaite du Brésil où les populations ont gagné les rues et paralysé le pays pendant plus de 72 heures.
Durant les échauffourées, la population a elle-même rapporté les faits sur les plateformes numériques au travers de la publication de photos et de vidéos de manière instantanée. Le samedi 7 juillet, la grande majorité des médias de la capitale retransmettaient la coupe du monde de Football, même le média d’Etat. Alors que les communes de Port-au-Prince, de Delmas et de Pétion Ville étaient en feu et en flamme.
Les médias sociaux n’ont jamais chômé. Les internautes suivaient en direct les cas de pillage à Delmas et les gigantesques incendies à Pétion Ville. En fin de journée (7 juillet), le réseau téléphonique le plus populaire en Haïti était en défaillance. Leurs utilisateurs ne pouvaient plus accéder à internet, ni faire des appels vers d’autres pays.
Pour rester connecter avec l’actualité, l’alternative était d’utiliser l’autre compagnie téléphonique ou d’autres fournisseurs d’internet. Mais cette coupure de service a gravement affecté le flot d’informations qui circulaient sur la toile. Dans cette crise, WhatsApp, Facebook, Twitter et Instagram ont été les canaux de communication les fiables de la population haïtienne.
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