Port-au-Prince, le 5 janvier 2025._ Depuis quelques semaines, la toile s’enflamme autour d’une nouvelle épidémie qui fait rage en Chine, cinq ans après le passage de celle de la COVID-19 qui a mis le monde à genoux. Selon les internautes qui alimentent cette rumeur, la Chine serait en alerte maximale face à une nouvelle épidémie appelée HMPV.
D’après un tweet du compte COVID19_disease, publié le 1ᵉʳ janvier 2025, la situation sanitaire chinoise est préoccupante à cause d’une « épidémie de plusieurs virus, dont le HMPV, le Mycoplasma pneumoniae et la COVID-19 » et aurait même entrainé la mise en place de l’état d’urgence dans le pays. Ce tweet a été visionné plus de 4 millions de fois.
Selon le site www.indiatoday.in, le Ministère de la Santé de l’Union (Inde) a assuré samedi au public qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer de la récente augmentation des cas de maladies respiratoires en Chine, notamment celles causées par le métapneumovirus humain (HMPV). Dans un communiqué, le ministère a souligné que la « situation en Chine n’est pas inhabituelle » et que « l’Inde reste bien préparée pour gérer efficacement les infections respiratoires. »
Pour l’instant, il n’existe aucune annonce officielle de la mise en place d’un état d’urgence. Ni sur le site officiel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ni sur centre chinois de contrôle et de prévention des maladies.
Présentation du métapneumovirus humain (HMPV)
D’après le Nationale Librery of Medecine, le métapneumovirus humain (HMPV) est un nouveau Pneumovirinae apparenté au métapneumovirus aviaire du type C. Les infections à HMPV évoluent sous forme d’épidémies hivernales régulières, superposées à celles du virus respiratoire syncytial (RSV) et d’importance à peu près égale d’une année sur l’autre.
Le métapneumovirus humain (HMPV) a été découvert par une équipe hollandaise en 2001 dans le nasopharynx de jeunes enfants atteints d’infection respiratoire aiguë, mais ce n’est pas un virus nouveau, il circulait déjà en Hollande en 1958. C’est un authentique pathogène des voies respiratoires, puisqu’une maladie respiratoire expérimentale peut être reproduite après infection du singe.
Depuis la description initiale du HMPV par l’équipe hollandaise en 2001, le virus a été trouvé dans de très nombreux pays sur tous les continents. Dans les pays tempérés, en Europe de l’Ouest, l’infection à HMPV a une distribution saisonnière, hivernale, recouvrant parfaitement celle due au virus respiratoire syncytial (RSV).
L’épidémie à HMPV débute assez brutalement en novembre ; elle culmine en décembre ou janvier et s’éteint très progressivement en mars. Il semble qu’elle n’ait pas la même répartition saisonnière selon les climats. Ainsi, l’épidémie de l’hiver 2001–2002 culminait en décembre et janvier en France, pourtant elle culminait en mars et avril au Canada. Cette survenue tardive de l’épidémie à HMPV a aussi été signalée à Hong Kong.
Au final, il n’y a rien de nouveau dans la récente augmentation des cas de maladies respiratoires en Chine, le monde fait face à cette épidémie depuis des décennies.
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