Port-au-Prince, le 15 septembre 2024 ; Dans une interview accordée au média américain NBC News ce weekend, la femme à l’origine de la publication sur Facebook qui a contribué à déclencher des rumeurs sans fondement sur les Haïtiens mangeant des animaux de compagnie, a déclaré qu’elle n’avait jamais voulu déclencher de fausses rumeurs sur les Haïtiens.
Erika Lee, une femme de 35 ans qui réside à Springfield (Ohio), affirme qu’elle n’avait aucune connaissance directe d’une telle histoire, et qu’elle a peur des conséquences de son acte.
Le 5 septembre 2024, Erika allait bouleverser la vie des immigrants haïtiens qui vivent aux États-Unis, plus précisément dans l’Ohio, lorsqu’elle a décidé de les épinglés dans un message sur un groupe Facebook baptisé Springfield Ohio Crime & Information et sur sa page X.
« Avertissement à tous concernant nos animaux de compagnie bien-aimés et ceux qui nous entourent !! Ma voisine m’a informé que l’amie de sa fille avait perdu son chat. Un jour, elle est rentrée du travail, dès qu’elle est sortie de sa voiture, elle a regardé vers la maison d’un voisin, où vivent des Haïtiens, et a vu son chat pendu à une branche, comme on le ferait pour un cerf à abattre, et ils le découpaient pour le manger. », a-t-elle posté.
Le message est devenu viral en seulement quelques heures et a été exploité par le Parti républicain dans la course électorale actuelle. Dans cette vague de sensations, une infox a entrainé une autre et ce mouvement s’est vite transformé en machine de désinformation et théorie du complot. Par exemple, l’histoire de l’Américaine qui tue et essaie de manger un chat en public, ou encore la photo de l’homme noir qui a emporté deux oies tuées par une voiture à Columbus.
Après avoir effacé ses messages sur les réseaux sociaux, Erika Lee a confié au fact-checker local NewsGuard qu’elle avait entendu la rumeur selon laquelle des migrants haïtiens mangeaient des chats dans sa ville par l’intermédiaire de sa voisine Kimberly Newton, qui l’a entendue par l’intermédiaire d’un ami de sa fille. La voisine de son côté a déclaré à Newsguard que le message Facebook de Lee déformait son histoire et que le propriétaire du chat disparu était « une connaissance d’un ami » plutôt que l’ami de sa fille.
Erika Lee affirme qu’elle n’avait aucune idée que le l’histoire faisait partie d’une rumeur qui allait se répandre à l’échelle nationale. Elle confie qu’elle n’avait jamais imaginé que sa publication deviendrait de la matière pour les théories du complot et la haine.
« Je ne suis pas raciste », a-t-elle déclaré avec une grande émotion, ajoutant que sa fille est à moitié noire et qu’elle-même est métisse et membre de la communauté LGBTQ. « Tout le monde semble le prendre pour une moquerie, ce n’était pas mon intention. »
En résumé, toute cette histoire est basée sur une rumeur non-fondée !
Source: ‘It just exploded’: Springfield woman claims she never meant to spark false rumors about Haitians
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