Port-au-Prince, le 16 juillet 2021. Le président Jovenel Moïse a été assassiné dans sa résidence privée dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juin 2021, par un groupe d’individus non encore identifiés. La première dame Martine Moïse blessée, a été transportée dans un hôpital à Port-au-Prince. L’annonce a été faite par le Premier Ministre a.i Claude Joseph, à travers une note de presse qui porte son nom certes, mais n’ayant ni de date ni sa signature habituelle.
1- La mort de la Première dame Martine Moïse
Quelques heures après l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moïse, une rumeur qui circulait sur les réseaux sociaux, faisait croire que la Martine Moise aurait rendu l’âme à l’hôpital suite à ses blessures. L’information a été rendue virale par une page Facebook connue sur le nom de Créole Magazine, suivie par plus de 370 000 fans.
Après un certain temps dans la même journée du 7 février, des images de la première dame sur une civière vers un avion privé pour se rendre aux États-Unis allaient contredire cette rumeur.
2- La fausse lettre de Kagamé aux Haïtiens citée par quelques médias
Depuis 2019, des médias internationaux essaient de démontrer une fausse correspondance du Président Paul Kagamé, intitulée “Le business de la haine” dans laquelle le président dénoncerait certaine réalité qui se passe dans les pays d’Afrique. La lettre a été adaptée dans un premier temps pour la Cameroun, après Guinée pour ensuite atterrir en Haïti après l’assassinat de Jovenel Moise. Le 29 octobre 2020, le fact-checker africacheck.org avait démenti cette correspondance à travers un article intitulé: La fausse lettre de Paul Kagamé aux Guinéens
RFI avait aussi démenti cette correspondance le 26 octobre 2019 mais cette fois-ci la lettre a été adressée aux camerounais. Lien: La fausse lettre de Paul Kagame aux Camerounais
3- La position intéressée de la presse colombienne
Depuis l’assassinat de l’ex-président Jovenel Moise, la presse colombienne s’est mise à pieds d’œuvres pour essayer de résoudre les mystères qui entourent ce drame. Des hypothèses pleuvent depuis la Colombie, des hypothèses plus ou moins logiques quelques fois mais sans preuve concrète.
Certains médias de la Colombie essaient de prouver que le commando colombien a été piégé par la firme qui l’a recruté et que les anciens retraités de l’armée colombienne sont des boucs émissaires dans cette histoire. Le media El Tiempo affirme qu’une source du FBI a confirmé que Jovenel Moïse était mort, après avoir été torturé, depuis au moins 45 minutes lorsque commando colombien est arrivé sur place. Article: FBI va tras el ‘pez gordo’ que ordenó el magnicidio en Haití
D’autres médias colombiens pointent du doigt le Premier Ministre a.i Claude Joseph qui serait l’auteur intellectuel de l’assassinat. Comme le média Noticias Caracol qui a précisé qu’au moins trois des Colombiens qui faisaient partie du plan qui s’est terminé par l’assassinat du président haïtien ont avoué que dans les semaines précédant l’assassinat, ils avaient tenu des réunions avec des politiciens haïtiens pour concevoir le crime. “Les témoins ont mentionné l’actuel premier ministre Claude Joseph comme l’un des participants à l’une de ces rencontres avec les anciens militaires colombiens”.
Lien: Autoridades de Haití niegan que Claude Joseph fuera vinculado a magnicidio del presidente
Cette information a été écartée par la police colombienne à travers son directeur Jorge Luis Vargas. « Nous n’avons aucune information en ce sens. Nous ne savons pas d’où vient cette information que les autorités colombiennes n’ont pas encore », affirme-t-il.
Il faut souligner que dans le cadre de cette enquête, 18 mercenaires colombiens ont été capturés, 3 décédés, 5 autres en cavale. La presse colombienne a une position très intéressée dans ce dossier.
4- La lenteur et les manipulations des autorités haïtiennes
Dix (10) jours après l’assassinat de Jovenel, les autorités judiciaires et policières donnent les informations à contre goutte concernant l’évolution de l’enquête sur l’assassinat de l’ex-président. L’appareil judiciaire de son côté a pris huit (8) jours pour questionner le coordonnateur de la sécurité personnelle de Jovenel, Jean Laguel Civil, ainsi le chef de sécurité du palais national, Dimitri Gérard, qui n’ont pas répondu à l’appel.
En conférence de presse cette semaine, un journaliste étranger a questionné le Directeur Général a.i de la PNH Léon Charles, sur la raison pour laquelle l’institution policière n’a pas encore publié les images des caméras de surveillance. Le DG a répondu que les enquêteurs ne lui ont pas encore donné l’ordre de le faire. Or, cette information est cruciale dans la quête de la vérité sur les actions du commando colombien pour savoir si oui ou non les mercenaires ont exécuté l’ex-président ou bien s’ils ont été piégés.
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