Port-au-Prince, le 25 mai 2020._ Souffler à travers des cache-nez sur une flamme pour tester la fiabilité de ces moyens de protection, est une méthode utilisée par les internautes depuis plusieurs mois avec l’apparition de la pandémie de la Covid-19.
Comme les internautes haïtiens suivent assez souvent les grandes tendances sur la toile, cette manœuvre s’est vite répandue en Haïti. Des designer locaux se donnent à coeur joie dans cette méthode en guise d’illustration pour vendre leurs masques artisanaux en tissu.
Vidéo: Men koman nou kapab teste yon kachnen. Dans ce clip, ce jeune designer essai de prouver que ses cache-nez sont à toute épreuve, grâce au test du spay et de la flamme.
Mais quelle est la valeur scientifique de cette méthode? Est-elle fiable? Est-elle efficace?
Dans un article publié par Les Observateurs de France24 le 13 mai dernier, intitulé: Peut-on vraiment tester un masque de protection en soufflant sur une flamme?, des chercheurs ont prouvé que le test de flamme est sans validité technique.
“En France, cette procédure est menée par la Direction générale de l’armement (DGA). Elle est en effet chargée de tester la conformité des équipements de protection contre le Covid-19, dont les masques. La DGA procède ainsi à deux types de tests, d’abord, des tests sur matériaux: perméabilité à l’air, efficacité de protection en fonction de la taille des particules présentes dans l’air ; puis, des tests pour mesurer le niveau global de protection du masque et de ses fonctions d’utilisation”, pouvons-nous lire sur le site des Observateurs de France.
Plus précisément, la DGA rappelle qu’un masque de protection contre le coronavirus “doit permettre la respiration de son porteur à travers le matériau qui le constitue“. Ce matériau doit lui-même être doté d’une capacité de filtration des particules. “Un masque bien ‘respirant’ [qui permet de respirer, NDLR] éteint la bougie car l’air passe au travers“.
À l’inverse, si un masque n’éteint pas la bougie, c’est peut être qu’il n’est pas assez “respirant“. Cela veut dire qu’il ne laisse pas passer suffisamment l’air, qui s’échappe alors, sans être filtré, par des interstices entre le visage et le masque.
En résumé, le test de la flamme pour vérifier l’efficacité d’un masque n’est pas fiable. Mais la réalité d’Haiti est nettement différent de celle la France ou d’autres grands pays. Mieux vaut avoir son cache-nez au lieu de circuler sans protection. En plus la loi exige néanmoins le port du masque (cache-nez) dans tous les lieux publics, à un moment où la pandémie de la Covid-19 se propage rapidement dans le pays.
Nous vous conseillons de toujours porter votre masque, une seule utilisation si c’est un masque chirurgical ou de le laver avant chaque utilisation si c’est un masque en toile.
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